J’ai survécu à Silent Hill 2

Je viens de finir Silent Hill 2. Mon dieu… Je suis sonné…

Quel jeu grandiose.

Tant à dire et à la fois rien qui n’ait jamais été dit sur ce chef d’œuvre absolu du survival horror, et même du jeu vidéo.
Ne lisez pas la suite si vous ne savez pas grand chose de Silent Hill 2. Je ne vais pas spécialement spoil, mais sachez que moins on en sait, plus l’expérience sera folle…

Retenez juste que je suis sorti du jeu essoufflé, en ayant pris l’une des plus grandes claques de ma vie de joueur. Je considère que c’est un jeu à faire absolument avant de mourir. Si vous avez une PS2 qui traîne avec un exemplaire de Silent Hill 2, foncez. Sinon, dirigez-vous vers la version PC avec le mod Enhanced, remaster créé par les fans bien meilleur que l’officiel passant lamentablement à côté de tout ce qui fait que le jeu est culte.

L’ambiance monumentale de la ville, le sound design grandiose, le symbolisme érotico-répugnant des ennemis et des lieux qu’on visite… Tout dégage quelque chose de profondément malsain, créant un indescriptible sentiment d’attraction-répulsion. Ces personnages (à l’écriture merveilleuse d’ailleurs) torturés bougeant et s’exprimant de manière erratique fleurtant du côté de la vallée de l’étrange, ces placements de caméra créant un malaise indescriptible, ces séquences incompréhensibles avec un level design qui nous fait ressentir toute la plongée dans la folie de James…


Le jeu nous épuise, joue constamment avec nous et notre santé mentale. J’y ai pensé non stop pendant ces 3 jours, me hantant constamment. La découverte de la ville, l’apparition de Pyramid Head, la traversée avec Maria, la traversée dans la nuit, l’enfoncement toujours plus profond dans des dizaines de trous de la prison, l’horrible labyrinthe et cette putain de salle traumatisante avec Angela, la révélation de fin… Tellement de séquences d’anthologie qui ne sortiront jamais de ma mémoire.

Le légendaire Pyramid Head
Découvrir ce passage en 1v1 avec le jeu dans une pièce sombre à 2h du mat… sacrée expérience
Chaque traversée de la ville, avec son rythme lent, calme… c’est quelque chose

Putain que c’est fort. Je me remettrais jamais de ma découverte de cette ville, à la fois si attirante, familière, et crade et cauchemardesque. C’est une expérience sans pareille.

Alors oui, c’est pas un jeu parfait… Les combats sont mauvais (pas d’autre terme malheureusement, c’est pûrement et simplement mauvais), c’est trop facile dû à un surplus de soins et de munitions (un comble pour un survival), le système de soin et de recharge est beaucoup trop permissif (impossible de mourir quand on peut se soigner et recharger instantanément dans les menus alors même qu’un ennemi nous a grab), c’est pas toujours clair dans la distinction entre les zones jouables ou non, les objets avec lesquels on peut interagir ou non… Bref, c’est inconsistant. Et en termes de gameplay pur et de maîtrise de la « tension survival horror », Resident Evil est à des années lumière.

Les deux ténors du genre, deux faces d’une même pièce qui se complètent si bien en réalité

Mais à la fois, Team Silent le savaient, et ont développé Silent Hill en prenant le contrepied total de la série de Capcom. Plein de portes qui ne servent à rien alors que dans RE c’est à chaque fois des pièces d’un puzzle à grande échelle metroidvaniesque… les ennemis réapparaissent sans cesse alors que le choix de tuer ou non un ennemi est l’une des mécaniques principales du premier Resident Evil… ca joue plus sur l’ambiance qui nous met mal à l’aise constamment, plutôt que sur des montagnes russes faisant redescendre d’un coup la tension à chaque safe room… Y’a aussi tellement d’idées brillantes : mention spéciale aux grésillements de la radio dès qu’un ennemi passe à proximité, aux griffonnages intra-diégétiques de la carte ou à l’incroyable jeu sur le choix de « j’allume ma lampe toche? je l’allume pas? ». Et toutes servent la narration (fuir les ennemis évidemment, James ne fait que fuir la réalité) et ne font que nous faire devenir fous en même temps que le héros.

Le jeu s’en fout, en fait. Il fait ce qu’il veut, et se joue de nous. Le sound design pète les plombs pour rien, le level design est parfois volontairement bordélique, certaines énigmes sont des gros trolls (le coup de la boîte à déverrouiller avec 5 clés différentes pour avoir un putain de cheveu je m’en remettrais pas)… Et malgré tout, ça reste « agréable » à parcourir du début à la fin. Les niveaux sont bien conçus dans leur folie, en fait. Les énigmes sont plutôt cool d’ailleurs. C’est un jeu qui, comme Plouf et Pseudo le disent, nous fait mal et nous épuise pour les bonnes raisons.

Merci pour les travaux Monsieur Yamaoka…

Mes écrits sont très confus mais qu’est-ce que c’est dur de mettre les mots sur ce qu’on ressent en jouant à Silent Hill 2. Je n’ai pas non plus l’envie d’analyser le jeu dans sa construction, ca a déjà été fait 1000 fois ailleurs et je pense qu’il n’y a plus rien d’inédit à dire. Tout ce que je peux dire c’est que je n’oublierais jamais cette expérience. J’ai eu beau connaître le plot twist et la manière dont le jeu était structuré (ça fait des années que je veux faire le jeu ahah, et je n’ai pas sû résister aux diverses analyses…), je n’ai pas arrêté de me poser des questions, de me faire mes propres théories, et surtout de me laisser entraîner dans cette plongée en enfer constante.

Je n’ose imaginer ce que quelqu’un ne sachant rien du jeu vivra en le découvrant… Si je me suis pris une claque, en ne sachant rien, c’est une ruée de coups de laquelle on ne se relèvera pas avant longtemps à laquelle on doit avoir droit.
C’est en tout cas un jeu au propos monumental, raconté avec une violence terrible mais à la fois qu’est-ce que c’est fin, qu’est-ce que ça utilise bien le média… je pense en particulier aux brillants pré-requis pour les différentes fins, en plus de toutes les manières de montrer ce qu’il se passe dans le cerveau de James de par le gameplay. Moi qui adore les représentations symboliques, en particulier celles de l’esprit, je ne peux qu’être fasciné par un tel jeu.

Cette ville me hantera sûrement à jamais… Merci Team Silent, j’essaierais les autres jeux à l’occasion.

Les thématiques et les symbolismes de Silent Hill 3 ont l’air FOUS…
…et le concept initial de Silent Hill 4 me parle énormément

Ca y est, je suis pris dans la boucle Silent Hill. Entre ça et Castlevania, ca commence à faire mal d’être fan des séries de l’âge d’or de Konami…
Qu’est-ce que c’est triste en tout cas d’avoir vu cette licence sombrer après son 4e épisode, de voir Silent Hills être annulé… Konami, je vous hais.
Je suis tout de même très curieux de voir le remake. Les combats et le gameplay au global seront certainement bien meilleurs, mais j’ai peur qu’on y perde beaucoup d’âme. Dans tous les cas le jeu de base reste intact (à défaut d’être accessible…), et ça pourra au mieux être une excellente surprise.

Mais pour l’heure, Silent Hill 2 est devenu l’un de mes jeux préférés de tous les temps.

1 réaction sur “ J’ai survécu à Silent Hill 2 ”

  1. Ping Silent Hill 4 : la claque claustrophobique – Blog de Revive

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